Jordanie, Voyage

Cela aurait pu être un simple belle journée à Jérash

Troisième jour en Jordanie.
Qais continue de faire le guide pour nous, et aujourd’hui c’est direction Jerash à deux heures au nord d’Amman.

Jerash est le site de l’antique Gerasa, une ville antique grecque. Conquise par le général Pompée en 63 av. J.C., elle connue son apogée sous l’occupation romaine et fut l’une des dix cités principales de l’empire. Abandonnée vers le XII° siècle, elle est restée dissimulée sous le sable pendant plusieurs siècles avant d’être redécouverte, permettant à ses ruines d’être miraculeusement conservées. Admirablement restaurées, celles-ci font de Jerash le site gréco-romain le plus spectaculaire de Jordanie et un des mieux conservé au monde
Jérash est l’exemple même de la planification municipale romaine, vaste et formelle, dans tout le Moyen-Orient. Elle est ornée de rues pavées, à colonnades, d’immenses temples sur la crête des collines, de théâtres ravissants, de places publiques spacieuses, de thermes, de fontaines et de murailles percées par des tours et des grilles.

C’est l’été lorsque je visite, le soleil brille, ou plutôt tape, et la température est aussi agréable que si l’on se baladait dans un four. (Un four allumé, inutile de préciser…). La terre,elle est sèche et les blés dorés (mais quelle poétesse vous dites vous) En hiver me dit on le site est verdoyant, méconnaissable.

Nous nous promenons ainsi durant une grosse matinée, jusqu’à ce que la chaleur et la fin finissent par avoir raison de nous.

Après la visite, nous nous offrons un festin dans un grand restaurant libanais et pour finir la journée, nous poussons vers le nord jusqu’au chateau de … afin de regarder le coucher de soleil. Nous ne sommes pas seul sur le site, l’endroit étant prisé des touristes jordaniens qui viennent également assister au spectacle, avec leur traditionnel thermos de thé.
Le thé. Parlons en tiens.
Ce n’est ni un secret ni une surprise que le thé est une vraie institution dans les pays arabiques.Et par extension pour les TOURISTES des pays arabiques.
Car il est plus que de coutume de se voir offrir le thé à chaque coin de rue. Il semblerait en effet que les jordaniens se sentent investis d’une missions : veiller à l’hydratation PERMANENTE de ceux qui les entourent. Impossible de refuser, vous vous verrez administrer le breuvage par la force, et via perfusion s’il le faut.
Alors quelque soit l’endroit, quelque soit l’humeur, il est de bon ton d’accepter. Donc, on passe outre le lavage (ou plutôt rinçage) de l’unique petite tasse qui passe de main en mains et bouche en bouche, on passe également outre la température qui brûle l’oesaphage et hop, on s’entraîne pour le geste que l’on reproduira le plus souvent du séjour

Trève de plaisanterie.
Je m’apprête à plomber l’ambiance: de cette journée, je ne retiens qu’une seule anecdote, et ce n’est pas une histoire drôle que je m’apprête à raconter.

Nous étions en train de rouler de nuit pour rentrer sur Ammam, sur une route moyennement fréquenté. Tout le monde rêvassait dans son coin lorsque l’on vit la voiture qui nous précédait percuter un animal qui traversait la route, et tranquillement continuer sa route.
Immédiatement, nous nous arrêtons sur le bas côté et découvrons au milieu des voies un petit chien, voir même encore chiot, qui ne bouge plus mais respire encore.
Ma colère est grande contre le chauffeur qui n’a ni daigné ralentir ni daigné s’arrêter. Comme dans beaucoup d’endroit, les Jordanies n’ont aucune considération pour les chiens à l’exceptions de quelques chanceux chiens de compagnies. Les pauvres chiens des rues eux, sont fréquemment les victimes de l’indifférence au mieux, de la cruauté de l’homme au pire.

Alors que je porte le chiot sur le bas côté, je déclare qu’il me sera impossible de laisser l’animal agonisant ici et qu’il nous faut trouver un vétérinaire. Il pourra tenter de le soigner, ou au moins abréger ses souffrances…
Pour un touriste solitaire, trouver un vétérinaire de nuit dans la campagne jordanienne relèverait de la mission impossible. Mais heureusement il y a Qais, qui face à notre tristesse et surtout à mon entêtement consent à aider et enchaîne coup de fil sur coup de fil pour trouver un vétérinaire dans les parages.Le temps passe, une éternité pour le pauvre animal.
Le couperet tombe enfin: un vétérinaire non loin, ami d’un ami accepte de nous recevoir. Nous partons en trombe, avec le chien dans mes jambes côté passager.
A notre arrivée, le vétérinaire et son assistant nous attendent… mais hélas il est déjà trop tard: le temps de trajet aura eu raison du chiot qui sera mort avec moi avant l’arrivée.

Nous laissons le corps du petit animal aux vétérinaires et repartons pour Amman, le coeur très lourd…

Pas de fin heureuse aujourd’hui….

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