Jordanie, Voyage

Petra, un dernier petit tour et puis s’en va

27 juin 2018 ( si je ne m’abuse)

Today is my final day in Petra. Enfin, le jour où mon pass de visite 3 jours expire. Suite à mes changements de plan, je n’y ai réellement mis les pieds qu’une fois, et il est temps aujourd’hui de continuer ma découverte: cette fois ci sans Elisa, lourdée la veille, et sans Ayman qui est occupé.

En parlant d’Ayman:! je me réveille ce matin là chez lui, ou plutôt sur un confortable matelas installé à la belle étoile à l’extérieur de la tente.
Ce matin, Qasim et lui se sont proposés de me déposer au départ d’un sentier peu fréquenté, à l’arrière de Pétra, et qui me conduira directement au second temple phare du site, après la Khazeh : le Deir (appelé aussi le Monastère pour nous francophone)

Je me fais ainsi déposer au milieu de la pampa, à l’entrée d’un petit sentier caillouteux. Il n’y a rien ni personne, mais le sentier semble bien tracé, et mes amis bédouins m’assurent qu’il est impossible de s’égarer et que moins d’une heure sera suffisante pour rejoindre la partie fréquentée de Pétra.  
Je m’élance donc avec mon petit sac à dos, et mon tout nouveau chech sur la tête, cadeau d’Ayman.
Je découvre un nouveau point de vu sur la magnifique vallée de Petra, montagneuse et aride et apprécie le silence qui m’entoure, rare dans cette zone touristique et habitée.
Finalement, plantée en haut de la colline, une petite échoppe est installée là, où une bédouinevend bijoux et autres babioles: aucun touristes ne doit leur échapper !
La vieille dame en charge de cette “bijouterie” me met immédiatement le grappin dessus, et je m’installe avec elle pour un long moment: elle me bichonne, m’offre le thé et à manger. De mon côté je cède et lui achète quelques bijoux (…bon certes je ne me suis pas vraiment forcée sur ce coup là)


Je m’apprête à partir quand deux marcheurs se pointent enfin à la petite boutique: il s’agit de Bastian (rappelez vous, lui) accompagné de son guide, qui n’est autre que le bédouin marié à la française (vous suivez? )
Le monde est trop petit.
Je pars la première, mais Bastian me talonne de près, au point que nous décidons finalement de faire le reste du parcours (et en réalité, le reste de la journée) ensemble.
C’est donc tout les trois que nous découvrons le superbe monastère,puis redescendons vers le coeur du site, la Kazheh.

Au pied du Kazeh, nous retrouvons par hasard Joachim, avec qui j’étais restée pour le coucher du soleil.
Pour les habitants et bédouins de Petra, tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent grâce au tourisme. Et l’un d’entre eux est de jouer sur un des point faible actuel de notre société: l’obsession de l’image et de la vie parfaite sur les réseaux sociaux.
Je m’explique:cette course au meilleur cliché, aux likes et aux “followers instagram je l’ai longuement constaté durant mon voyage: le tourisme aujourd’hui n’est plus (ou plus totalement) consacré à VOIR des éléments incontournables, mais à SE PRENDRE EN PHOTO DEVANT des éléments incontournables: ce n’est plus LE souvenir (je parle de la mémoire, pas du cadeau) que l’on ramène de voyage, mais LA photo: Il FAUT la photo devant Anckor Vat au lever du soleil, il faut la photo à Bagan avec les mongolfières, il faut le rocher d’Uluru au soleil couchant.. J’en passe des vertes et des pas mures (et surtout des bien triste…)
Bref, à Petra c’est pareil. Et en ce moment selon la mode Instagram, LE cliché de Petra, c’est une vue plongeante sur le Kazheh. Et pour obtenir le graal, il faut emprunter un mystérieux sentier au milieu des rochers => et le business plan, il est là: réclamer à notre faible génération obsédée par son image sur internet quelques dinars pour être guidé jusqu’à l’endroit idéal pour la photo. Et le pire, c’est que ça marche!
Personnellement, je n’ai pas de followers, pas même instagram, seulement un blog en retard d’un an sur mes aventures: la perspective de payer pour une photo, non merci.
Par contre ce que j’ai, c’est souvent de la chance! Et ici,elle me sourit encore. Joachim,qui est toujours avec nous, nous propose de nous montrer gracieusement le chemin. Si c’est gratuit, je ne dis pas non pour avoir une jolie photo (pas folle la guêpe non plus)
Et je dois avouer, que le spot est plutôt beau !


Nous y restons un long moment, prenons la pose et le thé (il y a , forcement, un bédouin planté là haut dans une échoppe) , et notre groupe s’agrandit un peu avec deux autres françaises et leurs propres bédouins.
Un joli petit bordel en perspective, mais qui va, de façon improbable, se transformer en plan organisé pour le soir: nous trois françaises sommes invités par le groupe de bédouin pour un camping dans le désert improvisé. Elles n’ont pas l’air très aventurières, mais l’aventure me tente et j’arrive donc à les convaincre. Le rdv est pris pour le soir.

Je fini le parcours avec Bastian (alors, ça aussi, c’est un eu l’aventure: on se décide de prendre un itinéraire moins balisé, tournons en rond un moment au milieu des rochers avant de miraculeusement retomber sur nos pattes (ou plutôt grâce à son sens de l’orientation, clairement pas le mien) et sortir du site classé de Petra, à qui je fais mes adieux.



Petit saut dans le temps, et nous sommes le soir: (#elipse)
Mon chauffeur, Joachim, passe me récupérer dans un énorme 4×4 (clairement les bédouins de Petra ont plus les moyens que ceux de Petit Petra) et nous partons rejoindre les autres. Les filles ont une voiture, et, safety first, veulent la prendre “au cas où. (Initiative inutile : il serait impossible de retrouver son chemin dans le dédale de sentier que nous empruntons au milieu des montagnes/désert. Je suis d’ailleurs surprise que nous ne nous soyions pas embourbées avec leur cacahuète de location.)
Nous arrivons enfin au sport choisi par nos bédouins, qui ni une ni deux s’affairent:
Tapis, lanterne, cousin, feu de camp, narguilé et musique: le camp est installé et je suis impressionnée par l’organisation. Je l’avais déjà constaté avec Ayman! Pendant que nous nous prélassons, les hommes préparent le repas (avec poulet et légumes frais au feu de bois)
Nous passame ainsi une grande partie de la nuit à manger, fumer danser et parler , sous le ciel étoilé #poésie

Le lendemain matin, nous plions bagage, et retournons sur Petra. Il me reste quelques heures à tuer avant que Sandra, la « tutrice » de mon nouveau volontariat, ne viennent me chercher.
Joachim me propose de rester avec lui, dans la maison de sa sœur… sans prendre soin de me prévenir qu’il y aura sa soeur…mais aussi son mari et 7 frères à lui (oui, 7! Et la famille n’est pas au complet)
Je suis bien accueuillie, (avec du thé bien sur!) mais légèrement mal à l’aise: centre de l’attention au début, je ne sais pas trop où me mettre. Et même lorsque je pense parvenir à m’isoler sur la terrasse, un petit groupe me suis.
L’espace personnel n’est pas une notion qui existe chez les bédouins (et de manière générale dans la culture arabe, de ma petite expérience)
Je laisse le temps couler jusqu’à ce qu’il soit enfin l’heure d’y aller. Adieu Joachim, me voilà partie pour une nouvelle expédition !

Ci dessus, quelques photos souvenir de notre « Spot Instagram »!

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