Jordanie, Voyage

La Grande Petra

Décrire mon aventure à Pétra (et avec un an de retard dans ma narration…) s’avère être une tâche compliquée: quatre jours sur place, deux lieux d’hébergement, différent groupes « d’amis », des rencontres …
Dans ce petit désordre, un point fixe, une deadline: je suis attendue d’ici peu pour démarrer un volontariat dans le Wadi Rum, plus au sud. J’ai donc 4 jours devant moi.

Je me situe à présent là.

Procédons méthodiquement: tout d’abord Pétra et Little Pétra keskecé ?

« Pétra (de πέτρα petra, « rocher » en grec ancien), est une cité nabatéenne située au sud de la Jordanie. C’est le pôle touristique majeur de ce pays.
Créée dans l’Antiquité, elle est ensuite occupée vers le vie siècle av. J.-C. par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l’encens, les épices et d’autres produits précieux entre l’Arabie du Sud, l’Égypte, la Syrie et la Méditerranée. Vers le viiie siècle, la modification des routes commerciales et des séismes entraîneront l’abandon progressif de la ville.
Petra a abrité à son apogée jusqu’à 25 000 habitants. Tombé dans l’oubli à l’époque moderne, le site est redécouvert en 1812 par l’explorateur suisse Jean Louis Burckhardt.
Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales ont été directement taillées dans la roche, en font un ensemble unique qui est inscrit, depuis décembre1985, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

La Petite Petra, de son vrai nom Siq al-Barid, est également un site archéologique. Située au nord des vestiges de la cité de Petra, il s’agit aussi de ruines nabatéennes, de taille plus modeste que le site principal.

Le site de Petra va bien au delà de sa célèbre arche rendue célèbre par Indiana Jones et il est conseillé de prendre deux ou 3 jours pour pouvoir le visiter dans son intégralité, ou presque (selon votre niveau d’intérêt pour les vieilles pierres)

Je suis moi même munie d’un pass 3 jours, dispose d’une chambre d’hôtel avec Elisa et nous sommes censées faire cette exploration ensemble. Bien entendu, rien ne va couler comme organisé.
Ayman et Qasim, nos hôtes, nous déposent Elisa et moi à l’entrée du site, après avoir aimablement lourdées nos affaires à notre nouvel hôtel pour le soir.
Il est encore tôt mais la chaleur commence déjà à taper, et, munies de notre plan, nous entrons dans ce site mythique.

Ici, pas d’isolement, et on est loin d’une randonnée à l’état sauvage: l’entrée du site est littéralement balisée et de nombreux bédouins reconvertis en guides touristiques ou dompteurs équestres accostent (pour ne pas dire harcèlent) les touristes pour vendre (pour ne pas dire extorquer) leurs services.
Malgré tout, le site est impressionnant et magnifique, dès les premiers mètres. Pour rejoindre le cœur de l’ancienne ville, un étroit Siq nous projette immédiatement dans l’atmosphère, jusqu’à arriver au monument phare du site: la Khazneh, un imposant tombeau nabathéen appelé aussi  » trésor des Pharaons » (voir pourquoi ici)

Le monument phare, c’est moi!

Une fois de plus avec son lot de touristes, de bédouins occidentalisés (jean, lunettes de soleil et dollars dans les poches) dromadaires pimpés jusqu’à l’os.

Nous prenons la pose, en long large et travers et contemplons longuement cette merveille archéologique avant de repartir en exploration. Le site est merveilleusement organisé en plusieurs ballades, plus ou moins sportives et nous suivons notre itinéraire pour la journée.
La journée se passe sans remous. Réellement SANS REMOUS. Je regrette mon choix de compagnon de voyage, Elisa étant gentille… mais rien de plus. Disons qu’ au moins, j’ai quelqu’un pour me prendre en photo et réciproquement.

Ce n’est finalement qu’en fin de journée que les choses se pimentent un peu : le soleil s’apprête à tirer sa révérence lorsque nous sommes encore à l’extrême opposé de l’entrée du site. Les couchers de soleil sont réputés ici,et l’occasion est trop belle pour rater ça. De plus, ce soir il y a “Petra by night”, une superbe invention marketing pour rajouter 35$ de frais de visite => il s’agit d’un spectacle traditionnel ”son et lumière”, présenté deux fois par semaines lorsque la nuit est tombée, devant le plus célèbre vestige de Pétra.
Pour éviter de payer, des petits malins sur internet suggèrent d’attendre dans le site que la nuit tombe pour ne sortir en douce que lorsque le spectacle commence: les contrôles abaissent alors leur garde et cela permet de profiter, même brièvement, du site illuminés par 1000 bougies.
DOUBLE OCCASION donc de rester ici ce soir.
Seulement, c’est sans compter sur la plus ch***** des partenaires de voyages. Il n’est que 17h lorsqu’Elisa veut rentrer pour appeler son copain, qu’elle n’a pas eu depuis 24h au téléphone…..
Je suis sidérée. Et indécise. D’un côté je veux absolument rester voir le coucher de soleil et apercevoir Petra by night.
De l’autre, l’idée de me retrouver seule de nuit, sans lumière, et sans téléphone dans le site qui se vide considérablement à ce moment là ne m’emballe pas.

Mais, comme le destin fait bien les choses, c’est précisément à ce moment là que Joachim se pointe.
Joachim est un bédouin rencontré plus tôt dans la journée. Il m’a reconnu, capté notre conversation, et se propose de rester avec moi jusqu’à la fin de la journée pour me raccompagner une fois la nuit tombée. Le plan idéal.

mon guide privé

Je me débarrasse donc d’Elisa et suit mon nouveau guide jusqu’ au spot parfait pour voir le coucher de soleil.
L’avantage des bédouins de Petra, c’est leur capacité à parler anglais, contact permanent avec les touristes oblige. Cette capacité devient un réel avantage lorsqu’il s’agit de rester plus d’une heure en tête avec la même personne (on évite ainsi de se regarder dans le blancs des yeux pendant de longues minutes)

Nous discutons de tout et de rien jusqu’à ce que le soleil finisse enfin par disparaître et que nous nous dirigions vers “Petra by night”
Enfin… en théorie. Il reste encore une heure à tuer avant que le spectacle ne commence et Joachim estime préférable d’attendre la dernière minute afin que j’esquive les contrôles.

Et que faire lorsqu’on a une heure a tuer avec un bédouin ? Et bien on se fait inviter à fumer le narguilé. Fumer le narguilé en tête à tête, voilà la version que j’avais accepté.
En réalité ? Et bien, à nouveau un peu comme dans un mauvais reportage BFMTV
Joachim m’amène à “l’arrière boutique” d’un des stands bédouins où sont rassemblés une dizaine d’homme, qui s’affairent à ne rien faire. #CharlènelesBonnesIdées
Rapidement, je suis le centre d’attention: ça me regarde, parle entre hommes, puis me re-regarde. Je me feins d’un sourire poli et crispé, trouve une petite chaise dans un coin et attend patiemment qu’il soit l’heure de partir.
Même si je ne me sens pas physiquement menacée, la sensation d’être la seule femme, non bédouine, et qui ne parle pas la langue, plantée au milieu de ce groupe n’a rien de confortable. Particulièrement quand on commence à me demander, en anglais, si je suis mariée… “mon cher monsieur, je ne connais pas vos intention mais je doute qu’elles soient très honorable!!!” => ce que je pense.
En vrai, mon “guide bédouin officiel” répond du tacotac que oui, et bien que personne ne le croit (c’est un mensonge classique ici), au moins on me lâche la grappe

Bien que tout le monde soit , in fine, gentils, nous restons là un bien trop long moment à mon goût, à les regarder préparer barbecue (avec leurs grands couteaux aiguisés, histoire de me rassurer…) et chicha.
Jusqu’à ce que finalement, il soit l’heure de se diriger vers la sortie. Beaucoup d’attente pour au final ne faire que traverser cet espace…mais une attente qui le vaut. Le site est paré de centaines de bougies qui ensorcellent le lieu.

Sneaky Picture

Histoire de terminer cette soirée, Joachim et moi partons diner ensemble dans un bouiboui de Petra avant de rejoindre ma tendre et chère Elisa.

Lors de mon retour, il est 23h, et Elisa m’annonce qu’elle partira finalement demain.
Il est grand temps que je me débarrasse de cette fille et bien que mal élevée, son départ est une bonne chose pour moi et ouvre la porte à de nouvelles aventures.

Histoire à suivre….


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