Voyage

Trekking dans l’Annapurna, partie 2: Ça descend, puis ça remonte, puis ça redescend pour de bon

 

trekking circuit
C’est la partie bleue du schéma.

Jour 5 départ 8h: La tempête a fini par se calmer, et nous repartons après une nuit récupératrice. Nous amorçons la descente avec une partie du groupe et empruntons le même tronçon qu’à l’aller (“Forrest Camp / High Camp”), mais cette fois ci le temps est dégagé. Nous découvrons ainsi les paysages qui étaient dans le brouillard jusque là.

Arrivés à Forrest Camp (2600m) , nous quittons le  groupe qui repart sur Pokhara et nous dirigeons vers Landruk (1665m).
Pour cela, nous devons descendre dans la vallée (de Dana, darlidala )et progressivement remonter sur le flan d’en face. Une looooongue descente, particulièrement abrupte sur les deux dernières heures (passer de 2600m à 1565m sur un tronçon minuscule dont la majorité sous la pluie).
Cette descente nous a tué.
Nous arrivons à 14h dans la commune de Landruk avec uniquement l’intention de déjeuner… Mais le corps épuisé refuse de repartir, nous nous arrêtons donc ici pour dormir. Et en guise de réconfort, je me paye ma première douche chaude depuis le début du trek.

Que retenir:
– L’horreur de cette descente: plus jamais. PLUS – JAMAIS
– L’arrivée des sangsues: en redescendant la végétation se refait dense, la pluie arrive avec nous…et les sangsues aussi. A partir de ce jour, elles deviennent notre obsession et surtout celles de Juan: il semblerait que ces dernières soient particulièrement attirées par lui ou ses chaussures, au détriment (et c’est une chance) des miennes. Un drame pour lui qui frôlent la crise d’hystérie et de paranoïa, les 2 à la fois. C’est cruellement très drôle à voir)
– Nous nous séparons tristement de notre groupe.
– Le village de Landruk: notre premier village, les arrêts que nous faisions jusque là n’étant que des refuges de montagnes. L’atmosphère est totalement différente, les maisons sont mignonnes et nous commençons à observer et rencontrer les habitants (et les vendeurs!) Notre hôtel est particulièrement fleuri (bien que je les soupçonnes d’embellir leur hébergement pour les touristes) avec une vue imprenable, quand c’est dégagé, sur les montagnes. Il n’y a que nous, et un chien qui ressemble à une peluche, comme tous les chiens que nous croiserons durant notre trek
– Mon nouveau style qui s’impose, et s’imposera régulièrement jusqu’à la fin du trek: ma double protection pour la pluie : un imperméable pour mon corps, une protection sur le sac et un poncho rouge pour couvrir le tout: digne d’un défilé de Galliano

Jour 6 départ 8h30 avec mes premières courbatures et des douleurs aux pieds: merci la pente raide de la veille.
Les avis sur l’itinéraire commencent à diverger avec Juan. Il veut en faire moins je veux en faire plus. Nous prenons la route, un compromis finira bien par s’imposer.
La suite de la journée est comme une montagne russe: d’abord on descend, (jusqu’à 1340m) avant de remonter jusqu’à 2180m pour une pause repas mérité, puis de redescendre. On marche jusqu’à Ghurnung (2060m) ou nous sommes seuls arrivés à 16h30, après 8h de marche.
Que retenir:
– Le paysage change totalement: nous suivons la rivière, et sommes engloutis par les montagnes au lieu de dominer.
Le circuit est plus fréquenté et un peu plus balisé, il y a également de nombreux villages et villageois.
– Notre premier pont suspendu, un classique des treks dans l’Himalaya.
– Des chiens, encore des chiens, toujours des chiens. Il nous “suivent” (bien que ce ne soit jamais les même) depuis le début, et nous suivront jusqu’à la fin.
– Les cultures en escaliers: qui dit village dit activité, et ici l’activité c’est l’agriculture (et bien sur, le tourisme du trek) Pour palier à la pente, toutes les plantations sont par paliers
– Toujours le même repas: le Dhal Bat. Chaque cuisinière le prépare différemment, mais la trame est toujours la même
Un vrai plat de montagnard: soupe de lentille, riz, 1 à 3 curry de légumes et papadom, le tout à volonté : de quoi reprendre des forces après des heures de marches, et à moindre coût : les prix s’envolent sur les routes de l’Himalaya, et plus on monte plus c’est cher : la faute à l’approvisionnement, et )au manque de concurrence.
– Une sangsue, qui arrivera finalement à faire le passager sur mon tibia pendant une courte partie du trajet.

Jour 7 départ 7h30: il fait moche. Dernière ligne droite avant le célèbre Poon Hill où l’on observe les plus beaux lever de soleil. La commune au pied du point de vu est Ghorepani ça sera finalement notre objectif, atteint après 9h de marche (on passe de 2060m à 3210m sur tout la journée avant de redescendre à 2860m)

Que retenir:
Toujours les paysages, on se refait pas. Adieu cascades et vallées, on grimpe à nouveau vers les sommets. Cette fois ci ce sont des forêts entières de rhododendron en fleur que nous traversons, dans un léger brouillard. Magique.
– Un nombre croissant de randonneur: le trek vers Poon Hill est populaire
– Un superbe gratin de pâtes au restaurant de notre auberge! Enfin, ça change du Dhal Bat !!
– Je sens la fin du trek approcher et contrairement à ce que j’aurais pu imaginer, je ne m’en réjouis pas ! Mon corps et mon cerveau sont prêts et je découvre que j’aurais aimé pousser jusqu’à au moins 15j de marches. Mais il est trop tard à ce stade

Jour 8: réveil 4h pour le lever de soleil. On nous a bien prévenu la veille: “si le ciel n est pas clair ne vous levez pas”
Nous avons un gros avantage dans cette histoire: notre hôtel est au sommet de la colline, et donne sur les montagnes (lorsque l’on peut les voir…) Il est donc aisé de jeter un coup d’oeil, directement depuis mon lit par la fenêtre pour constater que tout est couvert.
Bilan, je reste au lit et observe le timide lever de soleil derrière une couche de nuage depuis la couette.(j’observe par la même occasion en rigolant les courageux qui marchent de nuit jusqu’ au point de vu, lampe frontale en place, en sachant qu’ils se sont levés pour du beurre)
Aujourd’hui on traînasse jusqu’à 10h la fatigue, du réveil matinal se fait sentir.

On entame la descente sous une interminable pluie qui nous ralenti pendant plus de 2h. A 16h30 les genoux sont usés on arrête la marche à Matathanti (1160m) pour la nuit

Que retenir:
– Que le trek, c’est bientôt fini
– De la pluie, de la pluie, de la pluie. On ne sèche jamais , malgré mes multiples protection: Style un jour, style toujours.


Jour 9: Dernière petite ligne droite avant la ville de Nayapul.
Le gérant de notre auberge nous suggère d’attendre le bus qui passe devant chez eux pour terminer, mais nous refusons: un trek, cela se fait seulement à pied! Nous marchons plus vite que prévu, et en à peine deux heures nous voilà déjà arrivés à l’arrêt de bus.

Que retenir:
La plus longue partie de la journée reste à venir: le trajet en bus, coincé dans un interminable bouchon de montagne. Il y a des travaux sur l’unique route, et une queuleuleu de voitures arrêtées. Même le chauffeur de notre bus est dehors à fumer.

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